15 Avr Naissance de Flavio – 15 Avril 2010
Voilà, mon expérience de la naissance est multiple puisque Flavio est mon quatrième enfant.
Pour ma première grossesse (en 2000), ma priorité était que mon enfant naisse dans une structure compétente et apte à le prendre en charge rapidement si un problème survenait pendant l’accouchement.
Ma grossesse s’est déroulée sans problème. 15 jours avant la date prévue, la poche s’est rompue spontanément la nuit sans que le travail n’aie démarré, je me suis rendue à la maternité où on m’a mis d’office sous perfusion d’ocytocine pour démarrer le travail. Ma fille est née 16 h30 après la rupture. Je n’ai pas eu de péridurale et pourtant la douleur était évidemment, à la fin, insupportable.
Ma deuxième grossesse (2001), je suis allée à terme mais on a déclenché l’accouchement car le bébé était gros, et aussi je pense que ça arrangeait bien la gynéco, Il est né après 10h de perfusion et des tas d’interventions médicales (injection de Perdolan, sonde urinaire,…), qui à mon sens étaient inutiles, et une menace de césarienne qui planait.
Je pense que cet accouchement m’a perturbé. C’est le seul que j’ai eu sous péridurale mais du fait de ne pas l’avoir senti naître, c’est comme si je ne l’avais pas mis au monde.
Pour ma troisième grossesse (2008), je voulais autre chose, je voulais une naissance plus naturelle et me sentir respectée, ainsi que mon bébé.
C’est en cherchant sur internet que je suis tombée par hasard sur ce site, c’est devenu une évidence pour moi de mettre au monde mon bébé dans ce cadre là. Mon mari a tout de suite été d’accord, ça cadrait parfaitement avec notre philosophie de vie.
Encore une grossesse sans problème, avec en prime un suivi beaucoup plus complet puisque le côté émotionnel est pris en compte également et un contact avec les sages femmes beaucoup plus familier.
Malheureusement pour moi, le scénario de mon premier accouchement s’est répété, rupture spontanée de la poche sans travail, après une nuit à la maison de naissance (12 h sans eaux), direction maternité où le petit est né sans péridurale, 7 h plus tard avec perfusion d’ocytocine.
J’étais très déçue, même si à la maternité j’ai été respectée par rapport à mes idées et on m’a laissé tranquille le temps du travail et aussi avec le bébé contre moi au moins 2 h sans l’habiller ni le bousculer. J’ai remarqué une certaine évolution de la mentalité.
Je me suis sentie longtemps déçue par cette dernière expérience, et à chaque fois que je me rendais sur Namur, j’y repensais avec un poids sur le coeur.
Pour ma quatrième grossesse, je voulais de nouveau tenter l’expérience tout en sachant que je risquais à nouveau le même genre de problème, mais de toute façon le suivi par les sages femmes me convenait beaucoup mieux.
Me voilà arrivée à terme, le bébé est prévu pour le 15/04, il n’a pas été contrariant. J’ai ressenti les premières contractions régulières dès minuit (toutes les 10 minutes) des contractions légères mais qui m’empêchait de dormir. A 5 h du matin je me suis levée pour prendre un bain pour voir si ça s’arrêterait, et là dans la salle de bains, rupture de la poche, le sort s’acharne sauf que j’avais un léger début de travail et donc un peu d’espoir. Le temps d’emmener le petit chez ma soeur il est 7 h quand nous arrivons à Namur.
Marie-Christine (qui m’avait déjà accueillie pour la naissance précédente et qui avait donc vécu ma déception) m’ausculte pour m’annoncer que par rapport à ma dernière visite, il n’y a pas de changement, malgré les remèdes homéopathiques, les tisanes de framboisier et les gelules d’onagre pour murir le col. Donc elle me suggère de bouger, ce que je vais faire toute la journée pour stimuler le travail, en allant me promener. Il a fallu attendre 16 h, et quelques manipulations, les remèdes homéo et compagnie pour vraiment avoir un vrai travail. Flavio est né à 21 h 58 très serein et très calme.
Amélie (stagiaire canadienne) nous a soutenus toute la journée avec patience.
J’ai bien sûr eu des contractions douloureuses comme pour les autres mais plus supportables parce qu’elles étaient « naturelles » et au rythme nécessaire pour faire descendre le bébé. Je l’ai également vu par le fait que je n’ai pas pleuré nerveusement comme je l’ai fait pour les autres. Pas parce que je n’étais pas émue mais parce que je n’étais pas à bout, malgré la fatigue de la longueur du travail.
Pour moi cette naissance n’avait rien de comparable aux autres.
L’ambiance et l’approche de l’accouchement est tellement différente, les sages-femmes ont toujours des petites attentions pour soulager ou encourager le travail. Une confiance dans la capacité à une mère de mettre son enfant au monde, ce qui manque beaucoup dans les maternités.
Je ne m’étends pas sur les détails de l’accouchement car pour moi ce qui importait c’était de mettre en avant la différence entre le médicalisé et le naturel, et de montrer qu’il y a une évolution des mentalités.
Merci à Marie-Christine, Amélie, Catherine, Bénédicte et Evelyne pour votre soutien tout au long de cette aventure.