28 Avr Naissance d’Emeline – 28 avril 2007
Tu es prévue pour le 26 avril. Je sais, je sens que tu ne viendras pas avant, quel soulagement de savoir que tu décideras de ton heure et que tu seras accueillie avec amour et patience.
Le 27 avril, je vois Bénédicte le matin. Contrairement à ces derniers jours mêlés de fatigue et d’impatience, je me sens sereine, joyeuse et reposée … chose étonnante vu le peu de sommeil ces dernières semaines. Toutes les nuits, je me lève à l’aube et je contemple la vie qui grandit en moi. Tu es mon 5ème bébé et je n’en reviens toujours pas de ce miracle ….
Bénédicte le confirme, mon corps est prêt, mon esprit l’est également….je lui dis donc « à ce soir ». Nous nous sommes ensuite baladés un peu, je crois que ton papa ne comprend pas très bien cette joie d’un coup, il ne réalise pas. Il ne comprend pas mais il est là. Je lui demande de s’occuper des aînés, d’aller les chercher à l’école. J’entre dans ma bulle, j’ai besoin de prendre contact avec toi. Je m’allonge, le temps passe, sans impatience, sans angoisses. La journée passe doucement, je préviens ma belle mère qui s’occupera des enfants que ce sera pour ce soir. Je prépare le repas des enfants, le repas et les affaires du lendemain. Les enfants se couchent tôt, je prends un bain et je dis à Michaël de se préparer, sans empressement, on partira bientôt.
Vers 20h30, ma belle mère arrive, nous partons tranquillement.
Dans la voiture, je préviens Bénédicte que nous arrivons.
Je contemple la route qui me rapproche de toi, je l’ai tant faite pendant ma grossesse et enfin, je vais te voir.
Vers 21h30 nous arrivons, accueillis par une lumière tamisée et des bougies de toutes part.
On s’installe dans la chambre, je sors tes petits vêtements pour les mettre devant moi. J’ai besoin de ce lien avec toi, de cette symbolique pour t’accueillir.
Les heures passeront, lentement sans doute mais sereinement, rythmées de massage et d’homéopathie
Petit moment de faiblesse mêlée de fatigue, le travail est long, lent mais je le savais…je vais accepter de bouger un peu, de faire quelques pas dans les escaliers mais au fond de moi, je sais que je n’ai pas besoin de ça. La fatigue m’a fait perdre le fil, je suis fatiguée.
Bénédicte me demande si je veux dormir un peu, non, pas vraiment. On s’allonge, temps calme. Je pense à toi, et là me vient une évidence, j’ai perdu le contact avec toi. Je n’ai pas besoin de dormir ou de marcher, j’ai besoin de recréer ma bulle avec toi. Je demande un bain, je recrée le calme autour de moi, je replace te vêtements. Le bain m’aide à me recentrer, je sens que les choses se mettent en place, enfin. Je perd du sang dans l’eau, sans doute la poche qui se rompt (à tord). Je sors du bain pour m’installer plus confortablement et je sais que si je ne sors pas maintenant, je ne serai plus capable ensuite. Je m’installe sur le tapis, accroupie. Je te sens te rapprocher de moi. Le sang arrive à nouveau ce qui inquiète un peu Béné. Elle me demande si je pousse. « Non » lui dis-je. Mais en effet, je ne pousse pas (quel vilain mot), je te laisse juste arriver. Je m’assied sur le lit pour regarder ce qui se passe et être certaine que tu vas bien. La poche se rompt d’un coup, et je t’accompagne …. Dans un seul mouvement tu sors, trop vite sans doute, à la surprise de tous. Te voilà ma belle, tu rampes sur moi, nous nous rencontrons enfin. Je te vois pour la première fois mais j’ai l’impression de te connaître depuis toujours, cette impression d’amour inconditionnel qui t’es destiné depuis toujours
Il est 4h42 et je suis maman, pour la cinquième fois.