21 Août Naissance d’Elyne – 21 août 2005
Elyne, petit bout de femme,
Tu es née à l’Arche de Noé.
En cette nuit de presque pleine lune,
En un éclair, tu es arrivée.
Et pourquoi avoir accouché en maison de naissance plutôt qu’à l’hôpital ?
- « Pour faire l’originale ! » me disait mon frère.
- « Pour l’intimité ? » me demandait ma mère. « Oui. Mais, et la sécurité ? »
Le choix s’est fait doucement, mûri patiemment, au cours et détours de ces 9 mois de grossesse.
Un lien d’abord, tissé lors de ma première grossesse, avec Evelyne qui nous avait accompagnés pour accueillir Maël 3 ans plus tôt.
Puis, un lieu proche de notre nouveau lieu de vie : cette maison fraîchement réaménagée avec goût et couleurs, respirant la chaleur et la féminité.
Ensuite, la découverte d’une équipe de professionnelles de la santé. Leurs différences nous ont d’abord bousculés. Avec le temps, elles se sont faites complémentarité.
Un choix enfin. Et choisir, c’est renoncer. Choisir ce lieu et ses gardiennes tout en essayant aussi de se préparer à l’imprévu. Renoncer à la péridurale, par exemple, pour essayer de trouver d’autres moyens de gérer cette douleur tant redoutée.
Et nous voilà ce 21 août.
A 2h du matin, mon ventre me réveille par une contraction. 3h30 plus tard, Elyne, tu es dans mes bras à l’Arche de Noé.
Rapidité et violence, tant de similitudes avec mon 1er accouchement ! Il faut dire que je sentais mon corps « travailler » depuis plusieurs jours avec ces symptômes apparemment atypiques qui sont les miens (nausées, diarrhées, douleurs dans le bas du dos).
On n’aura donc pas beaucoup « profité » de ce lieu choisi, si ce n’est de sa grande baignoire et de sa paix royale pour se remettre de la tornade de ce dimanche d’été, à 3 dans cette chambre de repos bien « cosy ». Merci pour les petits pains. Le souci du détail ne manque pas.
Et puis ce suivi post-natal à domicile que j’appréhendais un peu. « Le pied » ! De nouveau, ce juste équilibre entre médical et humain : juste assez de médical et suffisamment d’humain comme il nous convient; le tout agrémenté d’humour et de légèreté ainsi que de quelques massages de pieds. Merci Marie-Christine.
Un regret ? Que la baignoire ait été si lente à se remplir.
Un souhait ? Que la qualité ne soit pas sacrifiée sur l’autel de la quantité.
Un maître-mot ? « Lien et continuité », car pouvoir reparler avec Françoise 6 semaines plus tard du vécu de chacun lors de ce grand jour, en ce compris les difficultés, ça nous a fait du bien. La boucle était bouclée.
Merci donc à vous 4, Bénédicte, Evelyne, Françoise, et Marie-Christine, de nous avoir accompagnés pour accueillir Elyne !
Longue vie à l’Arche de Noé !
Sabine
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Pour moi, l’expérience en Maison de naissance coulait de source… Après le premier suivi prénatal pour notre aîné Maël, la confiance était déjà établie avec Evelyne. L’aventure d’une naissance à la maison me tentait beaucoup, malgré les craintes qui planent toujours un peu sur cet inconnu.
Sabine était encore hésitante pour la naissance à domicile. Quand l’Arche de Noé s’est ouverte, je me suis donc dit que ce lieu rassemblait les avantages d’un milieu « médical » sécurisant, d’une part, et d’un cocon presque familial, d’autre part.
Médical, car les sages-femmes qui peuplent cet Arche font preuve d’un grand savoir-faire, sont outillées comme il se doit et sont de bon conseil.
Cocon familial, car ce lieu respire la sérénité et le bien-être et qu’on y trouve une oreille attentive, chaleureuse et pleine d’empathie. Un lieu ou le temps n’est pas que de l’argent, et où l’on peut prendre le temps de partager nos craintes et nos questions.
Une seule fausse note : l’incrédulité parfois rencontrée par rapport à notre vécu exprimé de la première naissance. Il faut dire qu’apparemment, Sabine nous fait des accouchements un peu inhabituels… dont on ne parle pas dans les sacro-saintes moyennes. Mais une petite fausse note dans une symphonie, ça ne ternit pas toute l’œuvre, loin de là.
Pour moi, ce fut donc un excellent compromis entre une naissance « classique », médicalisée et orchestrée par le gynécologue en fonction parfois des ses dates de vacances ou des retransmissions du Mondial, et un événement familial, intime, dans les murs de notre maison.
Elyne est arrivée en un éclair, mais le repos réparateur de cette maison paisible et les petites attentions de nos « accompagnatrices » nous ont vraiment fait du bien.
Merci à toutes pour ce bout de chemin parcouru ensemble, et en particulier à Françoise et Marie-Christine, pour cette nuit magique partagée avec nous.
Damien